Agriculture: Mai 2017 – Janvier 2018

De Mai 2017 à Janvier 2018

Emmanuel Macron a détaillé sa stratégie pour l’agriculture lors d’un discours prononcé au marché de Rungis le 11 octobre 2017, réitérant ses engagements de campagne (redonner la main aux producteurs dans la construction des prix, penser une « nouvelle France agricole », améliorer la Politique Agricole Commune).
Le bilan agricole du Président de la République est contrasté pour le moment : il a entamé une réforme des relations commerciales entre producteurs et distributeurs, mais un grand nombre des propositions formulées restent à mettre en œuvre.

 

 


Légende

Promesse tenue
Promesse confirmée et en chantier
Promesse sans action communiquée à date
Promesse non tenue


Améliorer les conditions de vie des agriculteurs 

Assurer une meilleure réparation de la valeur : permettre aux agriculteurs d’être payés au prix juste en soutenant les organisations de producteurs dans leurs négociations avec les industriels
Rémunérer les agriculteurs pour les services environnementaux qu’ils rendent, à hauteur de 200 millions d’euros par an dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC)
Faciliter l’accès au foncier agricole et soutenir l’installation des jeunes agriculteurs

Les Etats généraux de l’alimentation, rassemblant l’ensemble des acteurs de la filière agricole (agriculteurs, industrie de transformation, distributeurs, associations de consommateurs…), se sont réunis entre les mois de juillet et décembre. Ils ont mis en avant deux propositions majeures : l’encadrement des promotions et un seuil de revente à perte de 10%.
Le conseil des ministres a adopté un projet de loi le 31 janvier, offrant un cadre légal au gouvernement pour tester ces deux mesures, par ordonnances. Une autre mesure phare est l’inversion de la construction des prix payés aux agriculteurs, qui s’appuiera désormais sur les coûts de production. Les prix seront donc proposés par les producteurs, et non plus les acheteurs.
Lors de son discours de vœux à l’agriculture, prononcé à Saint-Genès-Champanelle le 25 janvier 2018, Emmanuel Macron a réitéré son objectif d’équilibrer les relations commerciales entre distributeurs, industriels et agriculteurs. Il a appelé les distributeurs « à la responsabilité » afin de mettre fin à la guerre des prix. Il a également réaffirmé son engagement de rémunérer les agriculteurs pour les services environnements qu’ils réalisent, à hauteur de 200 millions d’euros.

 

Construire une Europe qui protège

Protéger les agriculteurs contre la volatilité des prix par la mise en place d’outils de régulation adaptés à chaque filière
Favoriser la convergence sociale et fiscale au niveau européen

Dans un discours à la Sorbonne le 26 septembre, Emmanuel Macron a décrit sa vision d’une nouvelle Politique Agricole Commune, qui serait « l’instrument de la transition agricole » et « de la souveraineté (de l’Europe) face aux grands défis de la mondialisation ». Il souhaite notamment protéger les agriculteurs européens face à la volatilité des marchés mondiaux, tout en accordant plus de flexibilité aux pays pour organiser leurs filières agricoles. Le Président de la République n’a cependant pas encore proposé de mesure concrète à ses partenaires européens.
Dans ses vœux à l’agriculture, Emmanuel Macron a confirmé sa vision d’une nouvelle PAC, aux ambitions préservées (via un budget stable), mais plus simple et « moins bureaucratique ».

 

Construire l’agriculture de demain 

Soutenir l’innovation et la recherche (développement du numérique et de l’agriculture de précision, mise en place d’un portail des données agricoles pour stimuler une innovation décentralisée…)
Encourager la diversification des sources de revenus en soutenant par exemple l’agro-tourisme
Adapter la formation agricole et faciliter la formation professionnelle tout au long de la vie

Dans le cadre du Grand Plan d’Investissement (GPI), 5 milliards d’euros ont été alloués à la transformation des filières agricoles et alimentaires. Ce budget permettra de renforcer la recherche et l’innovation, notamment dans « les domaines de la bioéconomie, de l’agriculture numérique, du biocontrôle, de la génétique, des biotechnologies et de l’innovation ouverte ».

 

 

 

Cet Argo Eclairage a été écrit par Hugo Naulot ([email protected])

Publié le 13/02/2018